Florent Laroche, mais qui est-il ?

Depuis 2015 une collaboration originale est née entre Francoise Villedieu (archéologue, Centre Camille Jullian Aix Marseille - Ecole Française de Rome), Nathalie André (architecte, Institut de Recherche sur l'Architecture Antique, Aix Marseille) et Florent Laroche (chercheur en archéologie industrielle, IRCCyN). Après avoir réalisé de nombreuses fouilles archéologiques, un premier modèle 3D de la salle à manger de Néron a été produit pour restituer la batimétrie. Cependant, afin de comprendre comment fonctionnait ce mécanisme extraordinaire qui permettait à la salle à manger de tourner sur elle-même à 360°, des simulation virtuelles ont été réalisées par l’Ecole Centrale de Nantes.

Pour mieux comprendre le sujet, voir la vidéo de présentation ainsi qu'une brève présentation. L’amélioration du modèle virtuel est permanent et évolue en fonction des fouilles et des hypothèses formulées régulièrement.

En parallèle, le Musée d’Archéologie de Marseille organiser du 2 décembre 201affiche banquet.png6 au 21 juin 2017 une exposition sur le thème « le banquet, de Marseille à Rome, Plaisirs et jeux de pouvoir ». Bénéficiant du prestigieux partenariat de la surintendance de Rome et de l’École française de Rome, organisme responsable des fouilles archéologiques sur le Palatin à Rome, il a été décidé de proposer au public, une maqu ette physique en 3D de la « machina néronis » et de son mécanisme. Cette maquette sera une première mondiale dans le monde archéologique : elle permet de représenter ce bâtiment emblématique tout en soulignant les hypothèses des fouilles et est associé à un réel mécanisme simulable. Elle est réalisée par l’équipe IS3P de l’IRCCyN - Matthieu Quantin, Eléna Puroski, Florent Laroche, Loic Jeanson. Impression 3D grâce au soutien du laboratoire IRCCyN - Ecole Centrale de Nantes, du Laboratoire Arc’Antique - Grand Patrimoine de Loire-Atlantique et de la plateformeC - Ping Nantes.

Invitation à l'inauguration officielle

Développée conjointement par l’Université de Nantes, l’École Centrale de Nantes et le Château des ducs de Bretagne, ce dispositif tactile multitouch, basé sur la maquette du port réalisée pour l’exposition universelle de 1900, permet d’accéder à une base de connaissance décrivant le territoire du port à l’orée du 20e siècle. Trois dalles tactiles de grand format sont à disposition des visiteurs, leur choix de navigation sont repris par des retours lumineux sur la maquette.

Après quelques années d'efforts partagés autour du projet Nantes 1900, le dispositif final dans le musée est opérationnel et présenté au public depuis juin 2015. L’inauguration officielle aura lieu le 17 septembre à 18h au Musée d’Histoire de la ville de Nantes (Château des Ducs de Bretagne).

Pour marquer l'évènement, un ouvrage dédié à Nantes1900 sortira le jour même ; deux volets : l’objet Maquette réalisé par Duchesne et le projet digital, œuvre commune contemporaine, objet de la recherche scientifique. ISBN 978-2-906 519-49-7

Une idée : comment notre méthodologie scientifique de l'Archéologie Industrielle Avancée peut aider à restaurer les objects techniques/scientifiques anciens ? C'est l'objet du projet SCHEMA-Tec initié avec la Haute Ecole de Conservation-Restauration de Neuchâtel en Suisse. Cette collaboration fait suite à une rencontre avec le chercheur Christian Degrigny dans le réseau européen COSCH - Colour and Space in Cultural Heritage. Similarité des approches, de la méthodologie, des concepts... seule différence : le vocabulaire ! Au programme : expérimentations, expertises, stages ingénieur... Un riche échange franco-suisse s'est alors initié...

Plus d'infos ici.

Dans le cadre du festival Scopitone, le projet scientifique Explornova sera bien présent avec plusieurs dispositifs. Entre autre "Curiosity sur Mars" : visite interactive de l'univers et visite virtuelle de Mars, pour lequel le laboratoire IRCCyN a été impliqué pour la partie Réalité Virtuelle.

Quelles sont les grandes destinations de l’univers ? Envie de piloter le rover Curiosity sur Mars ? Avec cette double installation, le public visite des planètes, exoplanètes, nuages moléculaires et galaxies et se déplace à bord du rover Curiosity sur Mars. A partir d’une interface gestuelle, avec un casque de réalité virtuelle ou un game controller, le public pourra voyager de notre base lunaire 360° ou sur Mars en compagnie du Rover Curiosity. Une maquette motorisée du rover sera également exposée.

Développeurs et scientifiques : François Civet (LPGNantes), Jean-Charles Fedini (IRCCyN & LPGNantes), Florent Laroche (IRCCyN/Ecole Centrale de Nantes), Stéphane Le Mouelic (LPGNantes). Avec le soutien de la Région Pays de Loire. Ce projet bénéficie du soutien du CNES, l'agence spatiale française à travers la valorisation culturelle de l'Observatoire spatial Herschel et de la Région Pays de la Loire à travers le projet ExplorNova.

Plus d'infos ici : http://explornova.cea.fr ou sur le site du CNRS.

Dans les années 1990, IBM et DASSAULT SYSTEMES se sont associés pour tester un nouveau logiciel de gestion de pièces : VPM, alors fonctionnant sous CATIA V4. Ironie de l’histoire, l’objet technique choisi pour l'expérimentation fut un objet patrimonial : le USS HOLLAND. Il s'agit d'un des premiers sous-marins modernes qui utilisait la propulsion grâce à un moteur à gaz (en surface) et un moteur électrique (en profondeur) ; de multiples nouvelles technologies lui furent associées comme des systèmes d'auto- stabilisation, la recharge des batteries... Il fut conçu et construit en petite série (une quinzaine) par les Américains à partir de 1905.

Le USS Holland armé pour la guerre, dessin du Lieutenant William W. Kimball

Le projet consista à reconcevoir ce sous-marin en CAO et ainsi tester l'intégralité des modules disponibles sous Catia comme :

• la partie électrique,
• l'hélice qui a pu être validée par la méthode des éléments finis, de même que pour le 
système de ballastes,
• des études sur les problèmes d'éclairage des commandes à l'intérieur du sous-marin ont pu être menées…

Au niveau histoire des techniques, les documents d'archives retrouvés ne furent pas nombreux :

• quelques plans,
• quelques descriptions techniques (et/ou documents d'études)
• des brevets

Ces données furent corrélées avec la mémoire des anciens et les ingénieurs actuels pour remettre au point et reconcevoir les éléments manquants.

C’est au total plus de 2200 pièces (auquel il faut rajouter plus de 2000 pièces pour les rivets...). Ce projet dura plus de 10 ans.

Description technique du sous-marin, dessin de Gary McCue

Et parce que la connaissance appartient à tous, je vous partage le modèle Catia du USS Holland, à télécharger ici.

Source : Dassault Système, IBM, Aconit.org, remerciements à Jacques Pain pour l’info

Merci à Benjamin pour la suggestion de ce post.

En collaboration avec les Forges de Paimpont, nous sommes en train d'étudier cet ancien site industriel qui date de 1776.

Plusieurs bâtiments ont été détruits mais grâce à la numérisation 3D de maquettes physiques, la photogrammétrie des ruines et les plans d'origine stockés aux archives nationales, une compréhension des flux de production et une modélisation 3D sous Catia V5 sont réalisées. Après un portage sous Unity, une application en réalité augmentée devrait être déployée sur site. Un travail réalisé en collaboration avec Cédric Rajaofera-Renard, stagiaire ingénieur Ecole Centrale de Nantes.

Archéologie Industrielle Avancée, un peu suréaliste comme job !
Depuis des décennies le site des chantiers maritimes de La Ciotat (13) a fabriqué des navires. Désormais une reconversion s'impose : celle de la maintenance des bateaux de luxe, un autre créneau en soi...

Alors les anciens chantiers sont progressivement détruits : les nefs, la deuxième et dernière table à tracer de France (désormais seul Nantes subsiste !) et bientôt les machines qui vont être découpées au chalumeau. Parmi elles, une cintreuse à membrures unique en France. Encore une opération pompier qui s'est décidé à la dernière minute... pour aller faire une campagne de photos métrées et la numériser en 3D.
Après 25h de boulot en 3 jours, plus de 3.5 millions de triangles numérisés. Une vision un peu futuriste du chercheur dans ce "champ de mines" qui met ses habits de robocop : scanner 3D, lunettes-écrans et souris sans fil ! Que du high tech.
Affaire à suivre pour la future reconception de cet objet de 20 mètres cubes en virtuel !